Shihab Press – Le procureur de la République près le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, à Alger, a requis une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars algériens contre Boualem Sansal.
Cette demande fait suite à des poursuites engagées contre lui pour atteinte à l’unité nationale, outrage à un corps constitué, pratiques portant préjudice à l’économie nationale, ainsi que la détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays.
L’affaire remonte à des déclarations médiatiques et des publications électroniques retrouvées sur ses appareils personnels, notamment son téléphone portable, son ordinateur et une clé USB, contenant un contenu jugé offensant à l’égard des institutions constitutionnelles, civiles et militaires de l’État algérien.
À la suite de ces faits, Boualem Sansal a été interpellé à la mi-novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, en provenance de France, et placé en détention provisoire en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « tout acte portant atteinte à la sécurité de l’État, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale ».
Refus de la demande de libération
La chambre d’accusation du tribunal d’Alger a rejeté la demande de mise en liberté introduite par les avocats de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu depuis la mi-novembre pour des accusations liées à « l’intégrité territoriale » et « l’unité nationale ».
Après avoir écouté les plaidoiries de la défense et les réquisitions du représentant du parquet, les juges ont décidé de rejeter l’appel des avocats contre l’ordonnance de détention provisoire rendue par le juge d’instruction le 21 novembre, maintenant ainsi Sansal en détention pour des faits relevant de l’article 87 bis du Code pénal.
L’affaire Sansal portée au Parlement européen
Certaines factions de l’extrême droite française ont tenté d’introduire cette affaire au sein du Parlement européen pour en débattre. Fin janvier dernier, les membres du Parlement européen ont voté une résolution appelant à la libération de Sansal, ainsi que de tous les autres militants, prisonniers politiques et journalistes. Une initiative que l’Algérie a dénoncée comme une ingérence flagrante dans ses affaires internes.
Vives condamnations de la résolution du Parlement européen
La résolution du Parlement européen, exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain algérien Boualem Sansal et d’autres détenus en Algérie, a été largement condamnée à l’échelle nationale, arabe et africaine.
L’affaire Boualem Sansal est l’un des dossiers qui ont contribué à la détérioration des relations entre l’Algérie et la France, en raison de l’ingérence de cette dernière dans les affaires internes algériennes et de sa campagne hostile acharnée contre l’Algérie, visant à détourner l’attention de sa propre situation économique désastreuse.