shihabpresse-Le procès de 27 personnes, dont Marine Le Pen, a commencé aujourd’hui, lundi 30 septembre 2024, devant la cour d’assises de Paris.
Cette affaire concerne des soupçons d’emplois fictifs liés au parti Front National, désormais connu sous le nom de Rassemblement National. Le procès se poursuivra jusqu’au 27 novembre, période durant laquelle la cour enquêtera sur la manière dont des fonds du Parlement européen ont été détournés au profit du parti.
Contexte de l’affaire
Le 9 mars 2015, la justice française a reçu une alerte anonyme du Parlement européen concernant des soupçons d’existence d’emplois fictifs. L’affaire implique une vingtaine d’assistants parlementaires affiliés au Front National, qui étaient censés aider les membres du Parlement européen, mais occupaient en réalité des postes officiels au sein du parti.
Les enquêtes préliminaires, ainsi qu’une enquête judiciaire ouverte le 15 décembre 2016, ont abouti à des accusations de « violation de confiance », « escroquerie », « faux et usage de faux », et « travail dissimulé ». Les preuves suggèrent qu’un mécanisme a été mis en place pour financer l’emploi au sein du parti à l’aide des fonds du Parlement européen.
Environ 3 millions d’euros auraient été détournés entre 2004 et 2016, ces fonds ayant été alloués par le Parlement européen pour rémunérer les assistants censés travailler pour le Front National. Par exemple, un employé désigné comme assistant parlementaire était en réalité le secrétaire particulier de Jean-Marie Le Pen, tandis qu’un autre passait la majorité de son temps à Nanterre.
La liste des accusés compte 27 personnes, dont de nombreux dirigeants du Rassemblement National, tels que :
- Marine Le Pen : actuelle présidente du parti et ancienne députée européenne.
- Louis Aliot : vice-président du parti.
- Bruno Gollnisch : ancien trésorier.
- Jean-Marie Le Pen : ancien président du Front National, dont l’absence est prévue en raison de son état de santé.
Ces accusés encourent des peines pouvant atteindre 10 ans de prison et 10 ans d’inéligibilité.
Le rôle de Marine Le Pen
Marine Le Pen, qui a pris la présidence du parti en 2011, est également accusée de « détournement de fonds publics ». Un courriel a été trouvé lors de la perquisition des locaux du parti, dans lequel elle demandait aux membres du Parlement européen de ne nommer qu’un seul assistant parlementaire, tandis que le reste du budget serait alloué au Front National.
Cette affaire représente un test majeur pour le Rassemblement National, qui est considéré comme l’un des principaux partis d’extrême droite en France. Avec la poursuite du procès, les milieux politiques et médiatiques français attendent de voir comment cette affaire affectera l’avenir du parti et la réputation de Marine Le Pen.