Shihab Press – Le secteur du logement en Algérie constitue l’une des priorités stratégiques des autorités, en raison de la demande croissante de logements sous différentes formules.
Dans cette optique, le gouvernement met en œuvre des programmes ambitieux visant à répondre aux besoins des citoyens et à garantir la justice sociale dans la distribution du logement, tout en assurant des normes de qualité et de durabilité.
Depuis plusieurs années, le pays réalise d’importants projets de logement, incluant le logement social, le logement promotionnel aidé (LPA), le logement rural ainsi que les logements en location-vente sous la formule AADL. L’État s’efforce d’offrir un logement décent à toutes les catégories sociales, en particulier aux ménages à revenus modestes.
Des milliers d’unités de logement ont été livrées à travers les différentes wilayas, notamment entre 2020 et 2024, avec une accélération du rythme de distribution, selon un plan national tenant compte des spécificités de chaque région.
Les autorités veillent à renforcer la transparence dans l’attribution des logements grâce à la numérisation et à l’intensification des contrôles, afin d’assurer que l’aide profite réellement aux bénéficiaires légitimes.
L’État mise également sur l’implication du secteur privé et des investisseurs dans la réalisation de projets de logement modernes, conformes aux standards actuels et répondant aux attentes des citoyens en termes de qualité, d’espaces verts et d’équipements essentiels, notamment dans le cadre du programme AADL 3 récemment lancé.
Malgré les progrès accomplis, le secteur fait face à certains défis, notamment les retards dans la réalisation de certains projets pour diverses raisons, la hausse des prix des matériaux de construction, ainsi que la nécessité de trouver des solutions durables pour l’expansion urbaine dans les grandes villes, tout en préservant les terres agricoles.
Toutefois, l’État poursuit ses efforts pour garantir le droit à un logement décent, ce qui place ce secteur entre des mains sûres, soucieuses d’assurer la stabilité sociale et de réaliser un développement urbain équilibré.
Distribution de plus de 1,7 million de logements entre 2020 et 2024
L’Algérie a accompli une avancée significative en distribuant 1 700 479 logements de différentes formules, construits avec des matériaux locaux et équipés des réseaux et infrastructures publiques nécessaires, pour un budget global de 35 milliards de dollars, entre 2020 et 2024, selon les déclarations du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi.
Selon le ministre, 200 000 logements ont été distribués en 2020, 320 000 en 2021, 400 000 en 2022, et 330 647 en 2023, avec un objectif de 832 449 logements pour 2024.
Ces logements se répartissent comme suit :
522 959 unités sous la formule AADL (location-vente),
493 923 logements publics locatifs,
407 411 logements ruraux,
172 959 logements dans le cadre de l’auto-construction dans les lotissements sociaux,
82 654 logements promotionnels aidés (LPA),
11 137 logements promotionnels libres,
9 436 logements promotionnels publics.
Engagements pour la réalisation de 2 millions de logements
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé dans son programme quinquennal 2024-2029 à réaliser 2 millions de logements, promesse faite lors de l’annonce de sa candidature pour un second mandat en septembre 2024.
Face à la demande croissante de logements et à l’incapacité de nombreux Algériens à acquérir un bien en raison des prix élevés du foncier, le président Tebboune a ordonné le lancement du programme AADL 3 en juillet 2024, attendu par de nombreuses familles algériennes. Ce programme prévoit la construction de 1,4 million de logements, alors que le nombre d’inscrits a déjà dépassé 1,004 million.
Critiques à l’encontre de l’Agence AADL
Le wali d’Oran, Samir Chaïbani, a sévèrement critiqué l’Agence AADL et sa filiale de gestion immobilière « Gest Immo », qualifiant sa gestion d’ »chaotique » et considérant qu’il s’agit d’une « institution défaillante ».
Ces déclarations ont été faites lors de sa visite, avant-hier, à la cité urbaine Ahmed Zabana, située dans la commune de Messerghin, où il a constaté des fuites d’eau dans des logements AADL.
Le wali a souligné que ces fuites interviennent alors que les habitants souffrent d’un manque d’eau potable, et ce, malgré le budget colossal alloué par l’État à ce secteur.
L’Agence AADL répond aux déclarations du wali d’Oran
L’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) a réagi aux déclarations du wali d’Oran, qualifiées de controversées, en publiant des documents justificatifs.
Dans une vidéo diffusée sur la page officielle de l’Agence ce lundi, son directeur, Riad Gamdani, a exprimé son regret face aux propos du wali.
Le responsable a précisé que les accusations du wali, concernant la gestion des réservoirs d’eau de certains projets AADL à Oran, ne reposent sur aucun fondement légal ou administratif, et avaient déjà été démenties auparavant.
Concernant cette affaire, l’Agence a présenté un document prouvant la remise officielle des réservoirs à l’entreprise SEOR (Société de l’Eau et de l’Assainissement d’Oran) en date du 10 octobre 2021.
Selon le directeur général, cette remise avait été effectuée après une instruction du ministère des Ressources en Eau, datée du 8 septembre 2021.
L’Agence a également rappelé que, le 23 avril 2023, elle avait adressé un courrier au wali d’Oran, au chef de daïra de Boutlélis et au maire de Messerghin, demandant la cessation des services pour 51 immeubles situés dans la cité des 2 000 logements, site HPC41, dont les résidents avaient obtenu des jugements définitifs annulant les charges communes de leur facture mensuelle, ne conservant que le loyer à payer.
Par ailleurs, l’Agence a indiqué que ces charges, déterminées précisément par le ministère de l’Habitat après une étude approfondie, étaient destinées à couvrir les coûts des services comme l’éclairage, le nettoyage des immeubles et l’entretien des espaces verts.
Enfin, le 10 septembre 2024, l’Agence a envoyé un courrier au wali d’Oran concernant les réservoirs d’eau des cités AADL de Messerghin, et a rappelé que plusieurs jugements définitifs, exécutoires, avaient été rendus en faveur des résidents, supprimant les charges de copropriété.
Ainsi, l’Agence a demandé au wali d’Oran de prendre les mesures nécessaires en collaboration avec les services et organismes concernés afin d’assurer la continuité du service.
L’Agence AADL a souligné avoir officiellement cessé la gestion des logements AADL de Messerghin, qui sont désormais sous la responsabilité des autorités locales.
Elle a conclu en affirmant que la coopération entre les différentes institutions de l’État est le seul moyen efficace pour servir les citoyens, appelant à éviter les accusations gratuites susceptibles de nuire aux efforts déployés par l’État pour le logement.