Shihab Press – Une proposition législative soumise au parlement marocain, visant à accorder la nationalité marocaine aux enfants et petits-enfants des Juifs marocains, a suscité un large débat au sein de la société marocaine, notamment parmi les organisations anti-normalisation.
Cette “proposition législative” est une suggestion ou une recommandation faite par des citoyens résidant, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, via le site “plateforme nationale de participation citoyenne”. Cela s’inscrit dans le cadre des droits accordés par l’article 14 de la Constitution de 2011.
De nombreuses personnes craignent que cette mesure facilite l’octroi de la nationalité à des individus impliqués dans des crimes de guerre. En revanche, d’autres défendent cette proposition en la considérant comme un droit protégé par la Constitution marocaine pour tous les Marocains, quel que soit leur groupe ethnique.
La “Junte marocaine pour le soutien à la Palestine et contre la normalisation” (ONG) a exprimé son rejet catégorique de cette proposition, soulignant qu’elle représente un danger pour “la stabilité et la souveraineté du Maroc”, car elle permettrait de nationaliser des colonisateurs et des soldats impliqués dans des crimes d’extermination contre le peuple palestinien, la qualifiant d’acte “traître envers le peuple marocain”.
Cette organisation a également averti que l’adoption de cette proposition pourrait ouvrir la porte à la “nationalisation de colonisateurs, de criminels et de recrues d’une armée connue pour son terrorisme et ses crimes de génocide contre le peuple palestinien”.
Elle a affirmé qu’elle s’opposerait à cette proposition par divers moyens de protestation populaires, légaux et institutionnels.
Parallèlement, certains défenseurs des droits de l’homme au Maroc mettent en garde contre l’intégration d’individus venant d’Israël, sans pour autant s’opposer aux Juifs provenant d’autres pays.
La présentation de cette proposition législative intervient à un moment où de nombreuses villes marocaines, y compris la capitale Rabat, organisent des manifestations de solidarité avec la bande de Gaza, qui subit une guerre d’extermination depuis le 7 octobre 2023, entraînant la mort et des blessures pour plus de 140 000 Palestiniens.
Les participants à ces manifestations appellent à mettre fin à la normalisation avec l’occupation israélienne et à mettre un terme à la guerre d’extermination à Gaza. En décembre 2022, le Maroc et l’entité sioniste avaient établi leurs relations diplomatiques grâce à une médiation américaine, une démarche qui a été rejetée par plusieurs secteurs populaires et des forces politiques au sein du royaume, suivie de visites de responsables israéliens de haut niveau à Rabat, qui ont cessé avec le début de la guerre à Gaza.