Shihab Press : Le gouvernement algérien a confirmé que la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a été menacée par les autorités françaises de subir des mesures punitives en raison de son refus d’embarquer des Algériens sous le coup d’une expulsion sans laissez-passer consulaire.
Selon un rapport officiel publié par l’Agence de presse algérienne, la France invoque une prétendue violation de la Convention de Chicago, alors que l’Algérie affirme que cet accord accorde aux compagnies aériennes le droit de refuser l’embarquement de passagers ne disposant pas des documents requis pour entrer dans le pays de destination.
L’Algérie considère que Paris exerce des pressions sur Air Algérie afin de la contraindre à transporter les migrants algériens expulsés, garantissant ainsi qu’ils ne soient pas refoulés par les autorités algériennes. Ces dernières refusent en effet de les débarquer des avions français et les renvoient à Paris.
Alger précise toutefois qu’elle n’a pas rejeté la liste des migrants algériens que la France souhaite expulser, mais s’oppose aux décisions unilatérales prises par Paris sans concertation préalable. Elle réclame le respect des canaux diplomatiques établis entre les consulats algériens et les préfectures françaises.
Par ailleurs, l’Algérie dément avoir reçu une notification officielle de la France concernant la suspension de l’accord de 2013 sur la circulation des détenteurs de passeports diplomatiques entre les deux pays.
Elle rappelle que l’accord invoqué par Paris, signé en 2007, a été annulé en 2013.
Alger souligne que toute suspension ou annulation d’un accord de cette envergure nécessite une notification officielle préalable, estimant que l’absence de cette démarche de la part de la France illustre qui, entre les deux pays, respecte réellement les accords bilatéraux.
Les autorités algériennes ont également dénoncé ce qu’elles qualifient de « langage menaçant » de Paris, le jugeant contraire aux principes du droit international.
Dans ce climat de tensions, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé, lors d’un dîner de rupture du jeûne au sein de la Grande Mosquée de Paris, l’attachement de son pays à ses relations avec l’Algérie, malgré leur complexité.
Il a insisté sur la nécessité de résoudre les différends avec respect et franchise, mais aussi avec fermeté et sans concessions.
Il a également souligné que le refus de l’Algérie d’accueillir les expulsés nuit aux intérêts français, appelant à l’apaisement et à un règlement des différends dans l’intérêt des deux parties.