Shihab Press – Le ministère français des Affaires étrangères a réagi ce dimanche à la décision de l’Algérie de convoquer son ambassadeur à Alger, qualifiant les accusations portées contre la France de “non fondées et regrettables”, tout en précisant être en contact avec le diplomate concerné.
La réponse française a été donnée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d’une émission sur “France Inter”. Cependant, selon des observateurs, cette déclaration a été jugée superficielle et a évité de répondre de manière rationnelle et sérieuse aux “accusations et preuves” évoquées par les médias algériens.
Le ministre français, confronté à une crise politique complexe dans son pays, n’a pas abordé le fond des accusations ayant conduit à la convocation de l’ambassadeur, se limitant à des commentaires sur les relations bilatérales et le partenariat signé entre les deux chefs d’État lors de la dernière visite du président français en Algérie.
La réponse de Barrot semblait hésitante et incapable de réfuter ou de nier les accusations graves visant les services de renseignement français, mettant en doute leur crédibilité en Algérie.
Contexte de la convocation de l’ambassadeur français
Des rapports médiatiques ont confirmé que le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur français, Stéphane Romatet, à son siège à Alger la semaine dernière.
Selon le journal francophone El Moudjahid, qui cite des sources diplomatiques “fiables”, cette convocation a été perçue comme un “avertissement sévère”, consécutif à des révélations impliquant les services de renseignement français dans une opération de recrutement d’anciens terroristes algériens dans le but de déstabiliser le pays.
L’un de ces terroristes serait Mohammed Amine Aïssaoui, 35 ans, dont les aveux ont été diffusés récemment par la chaîne algérienne Algerian International TV. Selon ces aveux, une “conspiration orchestrée par les services de renseignement français” aurait été mise en lumière.
Le quotidien précise que lors de cette rencontre, les autorités algériennes ont exprimé leur “vive condamnation” des provocations répétées et des actes hostiles attribués à la France.
Preuves accablantes et avertissements algériens
Il a été rapporté que des preuves irréfutables avaient été présentées à l’ambassadeur français, notamment une tentative d’introduction d’une importante quantité d’armes et de munitions au port de Béjaïa, en provenance de Marseille. Ces armes étaient destinées au mouvement terroriste MAK, dirigé par Ferhat Mehenni, un fugitif protégé par les autorités françaises.
Grâce à la vigilance des forces de sécurité et des services des douanes algériens, cette opération a pu être déjouée.
Position algérienne ferme
Face à la gravité des faits, les autorités algériennes ont averti que leur patience avait des limites. Elles ont également souligné qu’en raison du double discours des autorités françaises, des mesures de riposte fermes devraient être attendues.
Cette escalade a suscité une large couverture médiatique, mettant en lumière les tensions croissantes entre Alger et Paris.