shihabpresse-L’Algérie a appelé,hier lundi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, à établir des normes internationales « strictes » pour préserver la souveraineté des États face au risque d’intervention étrangère par le biais des nouvelles technologies.
L’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, Amar Ben Jelloun, a déclaré lors d’une séance d’information sur « Les impacts des avancées scientifiques sur la paix et la sécurité internationales » : « Nous appelons à l’établissement de normes internationales strictes pour protéger la souveraineté des États alors que les technologies continuent d’évoluer. » Il a ajouté : « Nous devons protéger la souveraineté des pays face au développement scientifique rapide, et le risque d’utiliser des technologies avancées pour intervenir dans les affaires internes des États est devenu une réalité, souvenez-vous de Pegasus », en référence au programme d’espionnage développé par Israël et utilisé par le Maroc pour surveiller des personnalités politiques et des journalistes dans plusieurs pays.
Ben Jelloun a également souligné l’importance d’utiliser les nouvelles technologies tout en « se guidant par l’éthique » et en respectant les particularités culturelles des nations, en affirmant que ces technologies « doivent aussi renforcer l’État de droit » et que le progrès ne doit pas avoir d’impact négatif sur notre humanité.
Dans un autre contexte, il a appelé à utiliser la technologie pour le bien de l’humanité dans son ensemble et non au profit d’un groupe de pays en particulier, ajoutant : « Notre avenir doit être inclusif, équitable et juste. »
Il a insisté sur la nécessité de s’attaquer à la fracture technologique entre le Nord et le Sud, encourageant le transfert de technologie en faveur des pays en développement, affirmant que « les sciences devraient nous rapprocher et non nous éloigner ». Il a également plaidé pour que les pays du Sud bénéficient d’aides financières afin de suivre le rythme rapide des évolutions technologiques.
Ben Jelloun a considéré que l’humanité ne devrait pas être entre les mains d’une « minorité de privilégiés » et a appelé à faire entendre la voix des pays du Sud à travers leurs scientifiques et politiciens, déclarant : « Notre voix doit être entendue. »
Il a aussi évoqué les possibilités offertes par les nouvelles technologies dans le domaine de la protection de l’environnement et du bien-être, se demandant : « Comment les sciences peuvent-elles permettre de lutter contre les changements climatiques et la pauvreté ? Ce sont des questions auxquelles nous devons trouver des réponses, car les sciences doivent nous aider à atteindre les objectifs de développement durable et non à les marginaliser. »
En conclusion, Ben Jelloun a affirmé qu’il fallait utiliser les avancées technologiques pour renforcer la paix mondiale, précisant que « que ce soit pour renforcer les capacités de maintien de la paix des Nations Unies ou améliorer l’aide humanitaire, les opportunités d’actions positives sont nombreuses. »